Jorge Luis Borges
« Il y a toujours cette tentation de chercher la forme juste, de coller au réel, de ressembler. Il s’agit pourtant d’assembler les signes, de chercher un regard, une expression, de creuser l’âme et la matière pour saisir l’essence du sujet.
Peindre est affaire d’accidents. Prendre le temps de perdre son temps, de jouer de ses erreurs. Il faut redonner vie et drame à ces visages figés.
Observer le quotidien, chercher la lumière à travers les tensions.
L’encre et la peinture comme autant de chemins balayant les corps et les visages.
Rester dans l’impulsion, la fulgurance.
La peau ne compte plus. C’est la lumière qui prime, ses vibrations .
Et puis peindre, c’est aussi se taire. C’est s’exprimer en silence, laisser en suspend ce trop de bruit environnant. C’est plonger dans le sensible, l’explorer, le partager, ouvrir des espaces de libertés. C’est inviter l’autre à ressentir, se questionner, s’abstraire du quotidien l’espace d’un instant. »
Antonin Artaud